Dès qu’on parle de silicones dans les cosmétiques, les mêmes mots reviennent encore et toujours : « toxiques », “dangereux” « étouffant », « pire ingrédient de la salle de bain ». L’angoisse ! Mais qu’en est-il vraiment ? Les silicones représentent-ils vraiment un danger pour nos cheveux ou est-ce juste un ingrédient mal compris ? J’ai mené l’enquête pour vous. Et spoiler : comme souvent, la vérité est plus nuancée.
Décortiquons ensemble ce sujet, sans panique… ni tabou.
C’est quoi, un silicone ?
Les silicones sont des ingrédients synthétiques, issus de la transformation de silice (un composant naturel présent dans le sable) à travers une série de procédés chimiques. On les utilise en cosmétique pour leur texture glissante, leur pouvoir gainant et leur capacité à donner un effet lisse, doux et brillant aux cheveux.
On les trouve principalement dans les shampoings, après-shampoings, masques et soins coiffants conventionnels.
Les silicones fréquents qu’on retrouve dans les produits capillaires
- Dimethicone
- Cyclopentasiloxane
- Amodimethicone
- Cyclomethicone
À première vue, rien de dangereux, juste des noms compliqués. Alors, pourquoi tant de méfiance ?
Bon à savoir : Les silicones sont interdits dans la cosmétique bio, et ce n’est pas pour rien ! Leur origine non naturelle et la transformation pétrochimique dont ils sont issus ne sont pas en adéquation avec le cahier des charges des certifications biologiques comme Ecocert. D’autres facteurs entrent en jeu, comme le fait qu’ils ne soient pas biodégradables et qu’ils n’ont aucun bénéfice pour la peau.
Silicone et cheveux : leurs vilains défauts
Contrairement à certaines idées reçues, les silicones ne sont pas tous dangereux pour la santé. Un en particulier, le Cyclotetrasiloxane (D4), est fortement suspecté d’être un perturbateur endocrinien et interdit dans les cosmétiques depuis janvier 2022 par la réglementation européenne.
Quant aux autres silicones, les recherches actuelles ne montrent pas d’effet nocif avéré sur notre santé (dans les concentrations autorisées). Ils ne sont donc ni toxiques, ni cancérigènes selon les autorités sanitaires.
Mais alors, quels sont leurs défauts ?
Sur le cuir chevelu
Les silicones ont une structure moléculaire trop large pour pénétrer profondément la peau. Ils restent donc toujours au surface, sur le cuir chevelu, et ont un effet occlusif (comédogène). À force d’applications successives, ils forment une barrière imperméable. Résultat :
- Les soins ne pénètrent plus.
- Le cuir chevelu étouffe, la chevelure sature et s’alourdit.
Ce phénomène est encore plus marqué avec les silicones non-volatils ou non solubles dans l’eau, souvent présents dans les produits à bas prix (type supermarché).
Sur les cheveux
Leur autre défaut, c’est qu’ils ne prennent pas soin de nos cheveux. Ils camouflent leur état réel. En effet, ces derniers forment une fine pellicule autour de la fibre capillaire, qui lisse les écailles, referme temporairement les fourches et donne une illusion de cheveu brillant et en bonne santé.
En surface, tout semble parfait. Mais en dessous, le cheveu peut être sec, cassant, abîmé. Et le jour où vous arrêtez les silicones… vous découvrez le réel état de vos cheveux, et parfois même, votre vraie nature de cheveux !
Un peu comme un fond de teint ultra couvrant : joli sur le moment, mais il ne traite rien.
Pourquoi les éviter ?
Certains types de cheveux ne supportent pas à long-terme les silicones. C’est le cas des cheveux bouclés, crépus ou poreux dont la texture a besoin de beaucoup d’hydratation. Problème, les silicones empêchent l’eau et les soins de bien pénétrer. Les cheveux deviennent alors secs, les boucles manquent de définition et de volume. Il faut donc effectuer une clarification régulièrement : une contrainte de plus…
Les cheveux fins et à tendance grasse ne sont pas non plus fans des silicones. Ils se retrouvent vite alourdis. Le dimethicone notamment, donne cet effet plat ou gras. Dans ce cas, optez plutôt pour des formules légères et sans silicones.
Le vrai danger : l’impact environnemental
C’est ici que les silicones posent un vrai problème. La plupart ne sont pas biodégradables. Ils s’éliminent très mal dans les stations d’épuration, finissent dans les océans et s’accumulent dans l’environnement.
Certains, comme les cyclométhicones (cyclotetrasiloxane, cyclopentasiloxane, etc), sont même suspectés d’être nocifs pour la faune aquatique. Ils sont d’ailleurs restreints ou interdits dans certains pays.
La fabrication des silicones, elle aussi, peut être pointée du doigt. Elle est très énergivore et rejette un tas de substances polluantes.
En résumé : les silicones sont un cache-misère pour nos cheveux, ne représentent aucun danger pour notre santé, pour la planète et l’état de nos cheveux, ils posent un vrai souci.
Mon conseil si vous voulez les éviter
Passer à une routine sans silicone demande un peu de patience et de bienveillance, mais la transition est loin d’être impossible ! Pendant quelques semaines, vos cheveux vont vous sembler plus secs, moins disciplinés, plus ternes. Mais c’est normal : ils se déshabituent de ce « cache-misère » et retrouvent peu à peu leur vraie nature.
Passer au naturel, c’est ce qu’on appelle la transition capillaire. Et avec les bons soins, vos cheveux retrouveront éclat et douceur (et pour de vrai cette fois).
Et à la place des silicones, on met quoi ?
Des actifs naturels aux effets similaires… mais bénéfiques !
Plutôt que d’enrober votre fibre, nourrissez-la avec des ingrédients riches et purs.
Certaines huiles végétales, par exemple, imitent le rôle des silicones… mais en mieux.
Elles gainent, lissent, protègent… mais elles les soignent aussi, tout en les laissant respirer.
Tenez, prenons l’exemple de l’huile de brocoli. C’est l’huile qui imite le plus fidèlement le rôle des silicones, sans avoir leurs inconvénients.
Il y a aussi l’Huile d’Argan Aquilia, qui revitalise et adoucit les cheveux secs. Sa texture légère offre une absorption rapide, ce qui lui permet de nourrir et protéger la fibre de vos cheveux sans jamais l’alourdir.
Et enfin, le Sérum SOS Frisottis lisse et renforce les cheveux naturellement tout en les protègeant contre les frisottis. La kératine végétale qu’il contient est une belle alternative aux silicones. En effet, elle apporte douceur et brillance à la chevelure, et offre un toucher soyeux, sans silicone !
Silicones : une lueur d’espoir pour l’environnement?
Bonne nouvelle : une récente étude menée par le CNRS a mis au point une méthode de recyclage chimique révolutionnaire pour les silicones. Ce procédé permettrait de ramener les déchets à leur état d’origine, sans avoir recours à de nouvelles matières premières, et sans perte de qualité, même après plusieurs cycles de fabrication.
Concrètement ? Cela pourrait réduire considérablement l’impact environnemental de la filière silicone, dont la production actuelle est très énergivore et émettrice de CO₂. Si cette méthode devient industrialisable, elle offrirait une vraie alternative durable à la production de silicones neufs. Un pas de plus vers une cosmétique plus circulaire… et une planète qui respire un peu mieux.
Ce qu’il faut retenir sur les silicones
Les silicones sont-ils un danger pour nos cheveux ? Disons plutôt qu’ils camouflent leur état réel et leur donnent une apparence de « bonne santé » seulement. Leur effet restent superficiel, instantané, mais ils le soignent pas.
Ils ne sont pas tous dangereux pour la santé : seul le Cyclotetrasiloxane (D4) est aujourd’hui suspecté comme potentiel perturbateur endocrinien et interdit. Les autres silicones sont jugés sûrs aux doses autorisées. En revanche, ils sont nocifs pour l’environnement et leur usage prolongé peut déséquilibrer le cuir chevelu et empêcher les cheveux de recevoir les bons soins.
Si vous rêvez de cheveux réellement sains, brillants, souples et forts, mieux vaut les éviter et miser sur des soins naturels, comme des huiles végétales qui nourrissent en profondeur.
